Une syllabe à la fois
LA collection de livres décodables pour l’apprentissage et l’enseignement de la lecture !
Une syllabe à la fois s’adresse aux enfants qui apprennent à lire ainsi qu’à ceux pour qui cet apprentissage pose des difficultés. L’objectif : leur offrir des premières lectures qui leur donneront confiance en leurs capacités et leur permettront de découvrir sans délai le plaisir de lire. Cette collection a été développée par Michelle Khalil et Marie-Claude Pigeon, orthophonistes en milieu scolaire depuis plus de quinze ans.
La collection est en vente en librairie. En Europe, la collection est en vente chez Cit’Inspir Éditions.
Réponses des autrices Michelle Khalil et Marie-Claude Pigeon, orthophonistes
Où peut-on acheter les livrets et les coffrets ?
La collection est en vente en librairie. Vous pouvez acheter les livrets individuellement ou vous les procurer en coffret :
Série bleue : deux coffrets
Série rouge : deux coffrets
Série orange : un coffret
Série verte : un coffret
Série turquoise : un coffret
Série mauve : un coffret
Vous travaillez en milieu scolaire ? Les livrets individuels des huit coffrets (séries bleue, rouge, orange, verte, turquoise, mauve) peuvent être achetés en version numérique sur la plateforme Biblius (collection locale).
Dans quel ordre doit-on proposer les livrets des différentes séries ?
Consultez le tableau synthèse de la collection. Il vous renseignera sur l’ordre à privilégier.
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Est-ce que la collection Une syllabe à la fois suit l’échelle de Fountas et Pinnell ?
Non, la collection Une syllabe à la fois n’est pas basée sur l’échelle de Fountas et Pinnell.
Certains critères de cette échelle ont été appliqués (ex. : taille des caractères, graphèmes simples dans les premiers niveaux, espacement accru entre les mots), mais nous avons construit la collection en prenant aussi en compte d’autres critères qui facilitent grandement le décodage. Parmi ceux-ci, mentionnons notamment l’introduction graduée des différents types de syllabes, la présence contrôlée des graphèmes contextuels et le découpage des phrases en unités de sens.
De plus, dans Une syllabe à la fois, l’introduction aux graphèmes complexes se fait de manière très graduelle, ce qui n’est pas le cas avec l’échelle de Fountas et Pinnell (qui intègre dans les textes une variété de graphèmes complexes dès que les mots ne sont plus constitués uniquement de graphèmes simples).
Par ailleurs, Une syllabe à la fois inclut des adaptations qui sont absentes de l’échelle de Fountas et Pinnell (ex. : espacement entre les lettres). La collection maintient également tout au long de sa progression des critères présents seulement dans certains niveaux de l’échelle de Fountas et Pinnell (ex. : taille des caractères, espacement entre les mots).
Enfin, les derniers niveaux de l’échelle de Fountas et Pinnell ciblent des enfants plus âgés (du 3e cycle du primaire), tandis que l’ensemble de la collection Une syllabe à la fois est destiné à tous les apprentis lecteurs du 1er cycle du primaire ainsi qu’aux lecteurs en difficulté des 1er et 2e cycles.
Sur quelles données probantes s’appuie la collection Une syllabe à la fois ?
Nous nous sommes principalement inspirées de la progression proposée par Liliane Sprenger-Charolles pour déterminer l’ordre d’introduction des différents graphèmes et types de syllabes (voir https://www.ac-noumea.nc/IMG/pdf/anae_sprenger_148.pdf).
Nous avons également mis à profit notre expérience clinique pour peaufiner notre proposition. Nous avons notamment choisi de restreindre la complexité des graphèmes et le nombre de graphèmes complexes présents dans les textes, de graduer la complexité des syllabes, de contrôler la présence des graphèmes contextuels et de veiller au niveau de familiarité des mots. Voici quelques exemples de la manière dont ces éléments ont été contrôlés.
Élément contrôlé | Exemples |
Complexité des graphèmes | Les séries bleue et orange contiennent uniquement des graphèmes simples (graphèmes d’une lettre) et ne contiennent aucun graphème complexe (graphèmes de deux lettres ou plus). |
Nombre de graphèmes complexes dans les textes | Plusieurs livrets de la série rouge ne contiennent qu’un seul graphème complexe. |
Complexité des syllabes | Les syllabes sont faciles à décoder dans les séries bleue et rouge. Les syllabes complexes sont introduites graduellement dans la série orange et sont présentes dans les séries subséquentes. |
Présence des graphèmes contextuels | La série bleue contient uniquement des c et des g durs, et des s qui se prononcent [s]. La série rouge contient des c et des g doux, mais jamais en début de mot. |
Niveau de familiarité des mots | La plupart des mots sont de niveau familier afin que les enfants puissent s’appuyer sur leur langage oral pour décoder et comprendre les textes. |
De plus, si un graphème classé comme fréquent dans l’étude de Sprenger-Charolles se retrouve souvent dans des mots contenant aussi des syllabes complexes ou d’autres graphèmes complexes, nous avons fait le choix de l’introduire plus loin dans la progression (ex. : graphème « oi »).
Le tableau synthèse de la collection résume les éléments contrôlés et la progression suivie.
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Est-ce que l’utilisation de couleurs pour mettre en évidence les frontières syllabiques et les lettres muettes suit la méthode de l’imprégnation syllabique ?
Non, car l’approche d’Une syllabe à la fois est bien différente de celle de l’imprégnation syllabique.
Selon l’approche traditionnelle de l’imprégnation syllabique développée par Dominique Garnier-Lasek, le pivot central de la langue est la syllabe. Cette méthode cherche ainsi à amener les apprentis lecteurs à reconnaitre globalement les syllabes afin qu’ils puissent ensuite les fusionner, et ce, en évitant le passage par le phonème.
Or, les recherches actuelles démontrent que l’unité de base de la langue est le phonème. Dans la collection Une syllabe à la fois, l’alternance des couleurs ne vise donc pas à amener les lecteurs à lire globalement les syllabes. Elle vise plutôt à réduire la charge cognitive entraînée par le décodage en permettant aux lecteurs de se concentrer sur la fusion des phonèmes sans qu’ils aient à se questionner sur les frontières syllabiques.
De plus, dans l’approche traditionnelle de l’imprégnation syllabique, les mots sont découpés en syllabes écrites (ex. : arrive), alors que dans Une syllabe à la fois, les mots sont découpés en syllabes orales (ex. : arrive). La syllabation à l’oral favorise grandement la compréhension en lecture, car elle permet aux lecteurs de s’appuyer sur leur langage oral.
Enfin, Une syllabe à la fois comporte une autre adaptation visuelle facilitant le décodage qui n’est pas présente dans l’approche traditionnelle de l’imprégnation syllabique : le soulignement des graphèmes complexes (ex. : château). Cette adaptation permet de réduire encore davantage la charge cognitive entraînée par le décodage en aidant les lecteurs à repérer les graphèmes complexes.
Pourquoi les mots sont-ils découpés selon les syllabes orales plutôt que selon les syllabes écrites?
Plusieurs raisons motivent ce choix.
D’abord, syllaber les mots à lire selon les syllabes orales permet à l’enfant de transformer une suite de signes écrits en une forme sonore connue, donc compréhensible. Cette approche l’aide à saisir le principe alphabétique, c’est-à-dire le lien entre l’oral et l’écrit, et favorise directement sa compréhension en lecture. À l’inverse, utiliser la segmentation à l’écrit amène l’enfant à transformer une suite de signes écrits en une forme sonore qui ne correspond pas aux mots connus à l’oral, ce qui l’empêche souvent de bien comprendre les mots et le texte lus. Par conséquent, l’enfant détecte moins facilement ses erreurs, ce qui l’empêche de faire de l’autocorrection.
De plus, lorsqu’on ne comprend pas bien ce qu’on lit, on n’éprouve pas de plaisir à lire. Or, sans plaisir, la motivation chute, tout comme l’engagement. Le but ultime de la lecture reste la compréhension : si celui-ci n’est pas atteint, l’enfant ne pourra ni progresser efficacement ni développer un rapport positif à la lecture.
En outre, un·e enfant qui comprend mal ce qu’il ou elle lit ne peut pas s’appuyer sur le sens du texte pour établir la correspondance entre certains graphèmes et phonèmes. En d’autres mots, cela l’empêche de faire de l’autoapprentissage, un processus pourtant fondamental dans le développement des habiletés en lecture.
Par ailleurs, lire selon les syllabes écrites ralentit la lecture, ce qui nuit à la fluidité, une compétence essentielle à la compréhension. Plus on met de temps à lire un texte, plus on risque de ne pas en retenir les éléments essentiels. Par exemple, la phrase « La fille mange une tomate rouge » comporte 12 syllabes écrites, mais seulement 7 syllabes orales. Ce décalage a un impact direct sur le rythme et la compréhension.
De plus, la syllabation orale permet d’enseigner explicitement le rôle du e muet, un objectif clairement prescrit dans la Progression des apprentissages (PDA) au Québec. Les enseignant·e·s doivent apprendre aux enfants que le e en fin de mot est muet, mais qu’il sert à faire entendre la consonne qui le précède. Lorsque les mots sont découpés selon les syllabes écrites, le e muet est prononcé, ce qui contredit directement cette règle orthographique.
Notre expérience clinique nous démontre également que la prononciation du e muet en lecture est une mauvaise habitude dont les enfants pour qui la lecture représente un défi ont beaucoup de mal à se défaire. Demander d’abord aux enfants de lire les e muets, puis de les ignorer pour améliorer leur fluidité, manque de cohérence et fait perdre un temps précieux. À l’inverse, leur montrer dès le départ la façon appropriée de lire permet de gagner du temps et de prévenir des automatismes contreproductifs.
Certes, le découpage des mots selon les syllabes orales peut amener l’enfant à lire des syllabes plus complexes à décoder, comme dans « livre » ou « arbre ». C’est pourquoi, afin d’éviter que l’enfant se heurte à de tels mots trop tôt dans son apprentissage, tous les mots qui composent les histoires de la collection Une syllabe à la fois ont été choisis avec soin. Ainsi, les mots qui contiennent des syllabes trop complexes à décoder, tels que « livre » ou « arbre », sont absents des premières séries bleu pâle, bleue et rouge, et introduits graduellement dans la série orange.
Que propose la version numérique des livrets ?
Chaque livret papier de la collection Une syllabe à la fois est un outil évolutif qui contient deux fois le même texte : une version avec mise en évidence des syllabes orales et de certaines difficultés, et l’autre sans marques particulières. L’enfant peut lire cette seconde version quand il se sent prêt à le faire, que ce soit dès la première lecture ou bien plus tard. Dans cette seconde version plus « avancée », plusieurs adaptations demeurent présentes : la taille de la police de caractères, l’espacement entre les lettres, les mots et les lignes, le découpage des phrases en unités de sens, etc.
Les livrets numériques de la collection offrent quant à eux encore plus de polyvalence grâce à leur texte en trois versions (séries bleue et orange) ou en six versions (séries rouge, verte, turquoise et mauve). L’enseignante, l’orthophoniste, l’orthopédagogue ou le parent peut utiliser la version qui correspond le mieux aux besoins de l’enfant ou du groupe.
Feuilleter un extrait d’un livret numérique de la série bleue (graphèmes simples seulement)
Feuilleter un extrait d’un livret numérique de la série rouge (introduction des graphèmes complexes)
Peut-on utiliser la synthèse vocale avec les livrets numériques?
Non, il n’est pas possible de l’utiliser, car les espacements entre les lettres, qui augmentent la lisibilité du texte, nuisent à la synthèse vocale. De plus, l’utilisation de cette mesure d’adaptation avec la collection Une syllabe à la fois n’est pas souhaitable.
En effet, la collection Une syllabe à la fois est conçue pour amener les enfants à décoder par eux-mêmes des textes en s’appuyant sur le langage oral. La précision des éléments contrôlés et de la progression procure à chaque enfant l’occasion de rester dans sa zone proximale de développement (zone où il ou elle peut vivre des réussites avec le soutien de l’adulte).
Dans les écoles, on utilise généralement la synthèse vocale à partir du 2e cycle du primaire, afin d’éviter que l’écart se creuse entre les habiletés langagières des enfants qui sont capables de lire et celles des enfants du même âge qui peinent encore à reconnaître les mots écrits.
Or, l’utilisation de la synthèse vocale avec les livrets de la collection Une syllabe à la fois n’aiderait pas ces élèves à développer leurs habiletés langagières, puisque les textes sont composés de mots familiers et de structures de phrases très simples. Elle détournerait en fait de son but premier ce matériel spécialement conçu pour enseigner le décodage.
Pour aider un ou une enfant du 2e cycle ayant encore du mal à décoder, utilisez les livres de la collection Une syllabe à la fois sans synthèse vocale afin de renforcer ses habiletés de décodage. Afin de l’aider à développer ses habiletés langagières, proposez-lui en parallèle des textes plus complexes (incluant par exemple du vocabulaire de registre plus soutenu ou du langage figuré), qu’il ou elle pourra cette fois lire à l’aide de la synthèse vocale.
Vous avez d’autres questions ?
N’hésitez pas à communiquer avec nos délégués pédagogiques, ils se feront un plaisir de vous répondre !
Montréal, Montérégie, Outaouais et autres provinces du Canada :
Félix Dion
felix.dion@distributionhmh.com
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